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Je suis là, Clélie Avit


QUEL LIVRE ?

Une histoire d’amour peut-elle naître en s’allongeant auprès d’une inconnue endormie ?


« Ça fait vingt semaines que je suis seule, seulement six que je m’en rends compte. Et pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité. Ça passerait peut-être plus vite si je dormais plus souvent. Enfin, si mon esprit se déconnectait. Mais je n’aime pas dormir. » À la suite d’un accident d’escalade en montagne, Elsa est plongée dans le coma. Tandis que l’espoir de son réveil s’amenuise de jour en jour, que ses proches et les médecins commencent à baisser les bras, un jeune homme, Thibault, pénètre par erreur dans sa chambre. Traumatisé par le sort de son frère, qui a renversé deux jeunes filles en voiture, Thibault décide de se confier à Elsa et noue une relation avec elle, malgré son mutisme. Est-il à ce point désespéré de lui-même ? Ou a-t-il décelé chez elle ce que plus personne ne voit ?


CE QUE J’EN AI PENSÉ :

Un beau livre qui se lit facilement.

D’un côté Elsa, plongé dans le coma depuis vingt semaines. J’ai peur pour elle, va-t-elle se réveiller ou non ? A la moitié du roman, on ne sait toujours pas. Clélie Avit va-t-elle nous faire une fin larmoyante ou le happy end tant espéré ? Je croise les doigts pour le happy end, je n’aime pas les fins tragiques.

De l’autre côté, on a Thibault, qui a du mal à pardonner à son frère et qui trouve la paix auprès du corps inanimé d’Elsa.


L’histoire est touchante et terriblement vraie. Certaines scènes donnent à réfléchir. Oui, on ne se pose jamais la question du coma. On aimerait garder nos proches pour toujours, mais le doit-on vraiment... Débrancher un patient est une décision lourde à prendre. Nous entendent-ils ?


Les journées passent, et Thibault revient toujours rendre visite à Elsa. Elle est une échappatoire à sa vie morose. Elle, retrouve petit à petit ses sens, mais il sera peut-être trop tard car elle va être débranchée. J’ai été particulièrement prise dans le récit. L’écriture est vraie, sincère, sans fioriture. J’avais l’impression de connaitre Thibault et Elsa, d’être vraiment proche d’eux. On est très bien immergé, car un chapitre sur deux, on est dans la tête d’Elsa, on perçoit tout comme elle. Les autres chapitres concernent la vie de Thibault. La manière dont il est tombé amoureux d’Elsa. J’ai pu croire en son attirance pour elle, mais il est vrai qu’il est peu vraisemblable de tomber amoureux d’un corps endormi.

En tout cas, c’est un beau et touchant roman que je conseille tout particulièrement.


POUR VOUS ALLÉCHER :

Et après ça, la seule chose dont je me souvienne est la voix du médecin qui dit à ma mère qu’il y a encore des papiers à remplir puisqu’on vient de me changer de chambre, parce que vous comprenez, madame, au-delà de quatorze semaines, l’équipe médicale ne peut plus faire grand-chose.

Ensuite, j’ai compris que je ne pouvais qu’entendre. Mon esprit s’est préparé à pleurer, mais forcément, je n’ai pas réussi. Je n’ai même pas ressenti de tristesse. Je n’en ressens toujours pas. Je suis un cocon vide. Non, j’habite dans un cocon vide.

Une chrysalide en location dans un cocon, c’est peut-être plus joli. J’aimerais bien en sortir, histoire de dire que je suis aussi propriétaire.


APPRÉCIATION : 4/5

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