H2G2, Tome 1 : Le Guide du Voyageur Galactique, Douglas Adams
QUEL LIVRE ?
Comment garder tout son flegme quand on apprend dans la même journée : que sa maison va être abattue dans la minute pour laisser place à une déviation d'autoroute ; que la Terre va être détruite d'ici deux minutes, se trouvant, coïncidence malheureuse, sur le tracé d'une future voie express intergalactique ; que son meilleur ami, certes délicieusement décalé, est en fait un astrostoppeur natif de Bételgeuse, et s'apprête à vous entraîner aux confins de la galaxie ? Pas de panique ! Car Arthur Dent, un Anglais extraordinairement moyen, pourra compter sur le fabuleux Guide du voyageur galactique pour l'accompagner dans ses extraordinaires dérapages spatiaux moyennement contrôlés.
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
Un must-have et un must-read !
Je le convoitais depuis un moment, je l'ai acheté il y a un moment ... J'aurais du le lire il y a bien longtemps !
Ce premier tome de H2G2 est à mon sens, un chef-d'oeuvre d'absurde, d'originalité, d'humour et de créativité !
On commence avec l'apparition de Arthur Dent, la disparition de sa maison et de la Terre par la même occasion ! Mais drôle de chance et de coïncidence, il est sauvé par un autostoppeur alien ! De là, plein d'aventures, de découvertes d'autres personnages, le tout dans une écriture fluide et hyper agréable. Tellement d'absurdité, de personnages rocambolesques que c'en est drôle !
Enfin bref, je cours de ce pas m'acheter les tomes suivants !
Et le mot de la fin : 42 !
POUR VOUS ALLÉCHER :
« La poésie vogone est sans conteste la troisième en exécrabilité dans tout l’univers. La seconde étant celle des Azgoths de Kria. Lors d’une déclamation par le maître Grommelos le Flatulent de son poème intitulé « Ode à la boulette de mastic vert trouvée sous mon aisselle par un riant matin d’été », quatre de ses auditeurs devaient succomber à des hémorragies internes tandis que le médio-président de la Société galactique d’encouragement à la corruption des arts ne survécut qu’en dévorant l’une de ses propres jambes. On dit que Grommelos, s’estimant « déçu » par l’accueil fait à son poème, était sur le point de s’embarquer dans la lecture de son épopée en douze volumes intitulée Florilèges de mes gargouillis dans ma baignoire lorsque son propre gros intestin, dans un sursaut désespéré pour sauver la vie et la civilisation lui sauta au cou et l’étrangla pour le compte. La plus exécrable de toutes les poésies disparut en même temps que sa créatrice, Mme Paula Nancy Millstone Jennings de Greenbridge, Essex, Angleterre, lors de la destruction de la Terre. »
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« Peuples de la Terre, je réclame votre attention ! dit la voix et c’était merveilleux : un son tétraphonique d’une admirable perfection, avec un taux de distorsion si bas qu’on en aurait pleuré. Ici le Prostetnic Vogon Jeltz, du Conseil de planification de l’hyperespace galactique, continua la voix. Comme vous le savez sans doute, les plans de développement des régions périphériques de la Galaxie requièrent la construction d’une voie express hyperspatiale à travers votre système solaire et, malencontreusement, votre planète fait partie de celles que l’on va devoir démolir. L’opération va prendre un peu moins de deux de vos minutes. Merci. La sono s’éteignit. Une terreur incrédule s’abattit sur tous les peuples de la Terre. Une terreur qui progressait lentement parmi les foules rassemblées, comme s’il s’agissait de limaille sur un carton sous lequel on promène un aimant. La panique éclata de nouveau, comme une envie de fuir, désespérée, mais il n’y avait nulle part où fuir. Ce voyant, les Vogons rallumèrent la sono pour faire remarquer : Il est inutile de jouer la surprise : tous les plans du projet, ainsi que les avis de démolition sont placardés à votre délégation locale du Plan, sur Alpha du Centaure depuis cinquante de vos années, vous avez donc amplement eu le temps de formuler des plaintes en bonne forme et il est un peu tard pour s’aviser de protester. (...) La sono reprit du service ; cette fois la voix était ennuyée : Qu’est-ce que vous me chantez, vous n’êtes jamais allés à Alpha du Centaure ! Pour l’amour du ciel, Humains, ce n’est jamais qu’à quatre années-lumière, vous savez. Je suis désolé pour vous mais si vous n’êtes pas capables de faire l’effort de vous intéresser un peu aux affaires locales, je n’y peux rien. Qu’on arme les faisceaux démolisseurs ! »
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« — Ordinateur… ! » redit Zaphod, après avoir essayé de trouver un raisonnement subtil pour lui clouer le bec et décidé finalement de ne pas s’embêter à vouloir rivaliser avec lui sur son propre terrain, « si tu n’ouvres pas à l’instant la porte de ce sas, je m’en vais illico voir ta mémoire centrale et la reprogrammer avec une grosse hache, vu ? Choqué, Eddie marqua une pause pour considérer la chose. Ford continuait de compter calmement : c’est indubitablement le comportement le plus agressif qu’on puisse imaginer d’exprimer devant un ordinateur – un peu comme de se planter devant quelqu’un en lui répétant sans cesse : du sang, du sang, du sang, du sang… Finalement, Eddie l’Ordinateur dit avec calme : — Je constate que nous allons devoir travailler sur nos rapports », et sur ce, le sas s’ouvrit. Un vent glacial les fouetta, ils se couvrirent frileusement puis descendirent la rampe vers la poussière dénudée de Magrathea. — Tout cela finira dans les larmes, je le sens, cria derrière eux Eddie avant de refermer le sas. »
APPRÉCIATION : 5/5