Toute Résistance Serait Futile, Jenny Colgan
QUEL LIVRE ?
L’univers parle deux langues : les mathématiques et l’amour.
Mathématicienne excellant dans un domaine exclusivement masculin, Connie, avec sa chevelure flamboyante, a toujours été considérée comme un peu bizarre. Mais jamais autant que Luke, jeune homme d’une touchante étrangeté, recruté pour travailler à ses côtés sur un projet de décryptage top secret. À quoi correspond cette séquence qu’ils étudient ? Luke semble en savoir bien plus que Connie et ses confrères. Les génies excentriques s’interrogent sur ses liens avec ce message crypté aux origines mystérieuses. Tout se complique quand leur employeur est tué d’une manière… inusitée et que les services secrets s’en mêlent. Connie découvre alors que Luke a de bonnes raisons de sembler venir d’une autre planète, mais surtout qu’elle éprouve pour lui bien plus que de la curiosité. Leurs sentiments naissants seront mis à l’épreuve dans leur course effrénée pour sauver… la Terre.
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
C’est l’histoire de Connie qui est mathématicienne. Elle décroche un nouveau boulot, avec d’autres mathématiciens. Au début (même pendant très longtemps), on ne sait pas ce qu’il se passent. Tout ce beau monde passe ses journées à faire des calculs. Et on ne sait même pas pourquoi puisque c’est classé secret défense !
Lorsque enfin, le mystère mathématiques est éclairci, ils retrouvent leur chef mort. Probablement assassiné, et pas par n’importe qui : il est devenu translucide dans la mort. Et là, ça devient encore plus mystérieux. Est-ce que les aliens arrivent ? Parce que ce que vous ne savez pas, c’est que les chiffres proviennent de l’espace !
En bref, un des mathématiciens est un alien. Et oui, un alien mathématicien, ça existe. Lui et Connie vont fuir. Parce qu’il est recherché sur sa planète natale et que les aliens sont venus le récupérer. Est-ce un simple fugitif ? Un dangereux criminel ? Voire un héros ? On s’en fiche, Connie en est tombée amoureuse, et le plus important est la fuite et la survie.
En bref, j’ai eu beaucoup beaucoup de mal avec ce roman. Pour dire, je l’ai commencé l’année dernière … Il est agréable, mais sans plus. Un peu original et intrigant, mais pas assez pour me captiver. Il n’est pas non plus spécialement drôle ou touchant. Bref, il est moyen et je n’ai pas accroché.
POUR VOUS ALLÉCHER :
— Merde, c’est quoi ça ? s’exclama Arnold.
Elle suivit le groupe et, en découvrant ce qu’ils voyaient, elle aussi eut le souffle coupé. Il y avait un corps étendu en position foetale sur un bureau blanc immaculé et vide à l’exception d’un ordinateur de pointe à l’écran gigantesque. Un cadavre. Jusque-là, Connie ne s’était pas rendu compte qu’elle n’avait encore jamais vu de mort. Ni lors du décès de sa grand-mère ni dans un accident. C’était la première fois qu’elle voyait un macchabée. Pourtant elle était certaine qu’un cadavre ne ressemblait habituellement pas à ça.
Mue par une curiosité irrépressible, elle se pencha.
— N’approchez pas plus, grogna Nigel.
Le corps – le cadavre – avait la forme d’une personne, mais… c’était impossible ! Il était translucide.
On voyait à travers, comme une méduse. La peau se liquéfiait et coulait. L’odeur n’avait pas encore envahi toute la pièce, mais elle était présente dans l’air, comme un goût qui dépassait l’horreur et
l’imagination, un parfum qui ne vous quittait plus, qui devenait une partie de vous. Et, de la même manière, jamais ils n’oublieraient cette vision de la dépouille exsangue du professeur Hirati.
Ses cheveux avaient perdu leur teinte dorée invraisemblable, ils étaient maintenant incolores, blancs.
Son corps était en partie dissimulé par ses vêtements, mais Connie était fascinée par les veines, dont le tracé était visible sur chaque étendue de peau à découvert, formant une dentelle macabre. On discernait le globe oculaire dans l’orbite, les os brillants de l’oreille. C’était comme un écorché de laboratoire, un modèle d’exposition. Pas une personne.
*****
— C’est incroyable, disait Luke. C’est tout simplement… Je… je ne trouve pas les mots.
— Mais arrête un peu, maugréa Arnold. Franchement, on dirait un chien affamé.
— Comment c’est possible que tu n’aies jamais mangé de pizza ? s’étonna Ranjit, perplexe.
— Parce que… c’est un extraterrestre, lui rappela Evelyn sans aménité.
Elle en avait par-dessus la tête. Rester là toute la nuit à faire semblant de bosser pendant que Luke leur fournissait la traduction s’était révélé extrêmement pénible. Elle jeta un coup d’oeil à Connie qui, elle, avait réellement travaillé, mais elle en était encore à la première page alors que Luke avait traité toute une liasse de données.
— Oui, mais ça fait des années que tu es là, fit remarquer Ranjit. Et ce n’est pas comme si les pizzas étaient en voie de disparition dans le monde. Han ! Ça, ce serait horrible s’ils venaient nous prendre nos pizzas. Ça, ce serait vraiment le pire.
— C’est ça, Ranjit, dit Arnold. C’est le pire qui puisse nous arriver. Absolument.
Luke haussa les épaules.
— Je ne sais pas. Ça m’a toujours paru trop grand pour une personne humaine.
Ils s’appliquèrent à ne pas fixer le ventre imposant d’Arnold.
— De toute façon, la ferme, conclut ce dernier.
*****
Son regard s’attarda sur elle. Elle avait enfilé le nouveau tee-shirt gris, ses cheveux étaient lâchés, et elle était assise sur un petit siège près de la vitre, regardant le paysage défiler à mesure que le train
gagnait de la vitesse.
— Tu viens au lit, Cheveux ?
Elle se tourna vers lui.
— Tu es obligé de m’appeler « Cheveux » ?
— Comment je dois t’appeler ?
Elle y réfléchit un moment et lui fit un timide sourire.
— Eh bien, tu pourrais m’appeler « mon amour ».
— Mon amour, essaya-t-il. Mon amour.
Elle baissa les yeux, rougissante.
— Enfin, si tu veux.
Leurs regards se croisèrent.
— J’aime bien, dit-il. Viens au lit, mon amour.
APPRÉCIATION : 3/5