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Les Couturières, Tome 1 : Sur la Soie de ta Peau, Loretta Chase


QUEL LIVRE ?

– Le mot que vous cherchez est… style, Votre Grâce.

Le duc de Clevedon se demandait justement quelle qualité indéfinissable rendait Mme Noirot si fascinante. Celle qui ose se présenter comme « la plus grande couturière du monde » veut le convaincre que sa future femme doit lui commander toutes ses toilettes si elle veut tenir dignement son rang. Sous cette apparence gracieuse, Mme Noirot est une redoutable femme d’affaires. Clevedon devrait lui rire au nez. Il en est incapable. Car, bien que ses fiançailles soient sur le point d’être annoncées, c’est cette adorable roturière qui occupe toutes ses pensées.

CE QUE J'EN AI PENSÉ :

L’aventure est palpitante, l’écriture est fraiche et l’humour et le style parfaitement maitrisés.

C’est le premier roman de Loretta Chase que je lis et l’alchimie s’est créée. Je savais que j’allais savourer ce roman dès la lecture du prologue.

Marcelline est une talentueuse couturière pleine d’ambition, elle veut même s’approprier la clientèle d’une duchesse en devenir. Pour cela, rien de tel que de convaincre un duc. Evidemment, c’est l’attraction immédiate. Marcelline Noirot n’est pas seulement talentueuse, elle a plein de charme et de répartie, mais elle a surtout de l’audace. C’est ce qui horripile mais en même temps ce qui plaît tellement au Duc Clevedon.

Le duc Clevedon a passé quelques folles années à Paris. Vous savez, la fête, les opéras, les jeux, bref, la vie parisienne ! Il est temps pour lui de rentrer et d’épouser la douce Clara, la jeune fille qu’il (croit aimer?) aime depuis toujours. Mais, c’est sans compter pour sa passion dévorante pour Madame Noirot.

Mais ils ne peuvent pas entretenir de relation ensemble (les commérages, l’avenir de la boutique, etc), évidemment, on aime les happy ends dans les romances, vous vous doutez de ce qui arrive !


Bref, une petite pépite de bonheur !

POUR VOUS ALLÉCHER :

PROLOGUE :

« Au cours de l’été 1810, M. Édouard Noirot s’enfuit à Gretna Green avec Mlle Catherine DeLucey. M. Noirot était persuadé qu’il enlevait une héritière anglaise dont la fortune, suite à ce mariage précipité, tomberait dans son escarcelle. Un enlèvement coupait court à toutes les ennuyeuses formalités administratives que les parents et notaires cherchent à vous imposer via un contrat de mariage. Et en s’enfuyant avec une riche aristocrate britannique, Édouard Noirot ne faisait que perpétuer une vieille tradition familiale, puisque sa mère et sa grand-mère étaient elles-mêmes anglaises.

Hélas, il avait été roulé dans la farine par sa chère et tendre qui, pour ce qui était du mensonge et de la duperie, était tout aussi douée que lui. Les DeLucey avaient effectivement eu de la fortune - à l’époque où John DeLucey avait séduit et emmené en Écosse la mère de Catherine, pratique maintes fois consacrée dans la famille. Ladite fortune avait fondu comme neige au soleil. Aussi, Catherine DeLucey avait-elle cherché à améliorer sa situation financière de la façon dont procédaient en général les femmes de sa lignée, c’est-à-dire en se faisant épouser par un homme de bonne famille au portefeuille bien garni, dont la méfiance serait endormie par les affres de la passion.

Mais Catherine avait trouvé son maître, car Édouard Noirot était tout aussi démuni qu’elle. Bien qu’il soit le fils d’un comte français, il n’avait pas un sou en poche, l’argent de la famille ayant disparu en même temps que les têtes de ses augustes parents durant la Révolution française.

Grâce à cette double mascarade, la branche généalogique la plus décriée de l’aristocratie française se retrouva liée à la famille la plus réprouvée d’Angleterre, mieux connue de l’autre côté de la Manche sous le nom d’« Infâmes DeLucey ».

Le lecteur imaginera aisément le dépit partagé du jeune couple lorsque la vérité fut dévoilée, dans un village situé à quelques lieues de la frontière écossaise, peu après que les vœux eurent été échangés.

Le lecteur pourrait logiquement en déduire qu’il s’ensuivit un concert de cris et récriminations acerbes, comme il est d’usage en de telles circonstances. Ce en quoi il se tromperait. Les deux gredins, sincèrement amoureux au-delà de leurs manigances respectives, cédèrent à un énorme fou rire, puis choisirent d’unir leurs forces, bien décidés à entourlouper tout gogo qui viendrait croiser leur chemin à l’avenir.

Ce chemin fut long et tortueux. Il les amena à effectuer de nombreux allers et retours entre l’Angleterre et le Continent, lorsqu’il devenait déraisonnable de s’attarder trop longtemps dans un même lieu.

Au cours de ces pérégrinations, Catherine et Édouard Noirot donnèrent naissance à trois filles. »

*****


« — Ce sera le mariage de l’année, sinon de la décennie. La robe de mariée ne sera qu’un début. La future duchesse voudra un trousseau, ainsi qu’une garde-robe neuve complète digne de son rang social. Des articles de qualité supérieure. La dentelle la plus fine. Les soieries les plus douces. Des mousselines d’une légèreté aérienne. Elle va dépenser des milliers de livres !

L’espace d’un instant, les trois sœurs gardèrent le silence, éblouies par cette perspective alléchante, un peu comme des âmes pieuses qui auraient contemplé le paradis.

Marcelline ne doutait pas un instant que Léonie ait déjà calculé le montant faramineux d’une telle commande. Elles étaient toutes trois bonnes en arithmétique et avaient une excellente mémoire, mais Léonie était beaucoup plus cartésienne que ne le laissait présager son apparence. Sous cette crinière rousse indomptable se cachait une femme d’affaires intraitable. Farouchement matérialiste, elle ne manquait jamais de ressource quand il s’agissait de gagner de l’argent. C’est elle qui tenait la comptabilité de la boutique sans rechigner, alors que Marcelline aurait préféré nettoyer les toilettes plutôt que de se pencher sur une colonne de chiffres.

Néanmoins, chaque sœur avait ses atouts propres. Marcelline était la seule qui ressemblait physiquement à son père - la seule peut-être aussi à être certaine d’être sa fille. Elle avait hérité de son goût très sûr en matière de mode, de son imagination, de son talent pour le dessin. Et aussi de son amour pour les belles choses. Tout avait commencé des années plus tôt quand leurs parents, désireux d’avoir le champ libre, avaient confié leurs trois filles à une cousine couturière. Au début, apprendre les rudiments du métier avait été une corvée ; puis cette corvée s’était transformée en passion chez Marcelline. Aujourd’hui, elle ne créait pas seulement des robes, elle était l’âme de la maison Noirot.

De son côté, Sophia avait un don inné pour la comédie et la dramatisation, des atouts mis au service de leur négoce. Extérieurement, Sophia était une douce jeune femme blonde aux grands yeux bleus innocents. Mais sous cette façade séraphique se cachait un requin capable de vendre du sable aux Bédouins. Remarquable comédienne, elle pouvait tirer des larmes aux créanciers les plus endurcis et faire craquer les clientes les plus pingres pour des toilettes hors de prix. »

APPRÉCIATION : 4,5/5

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