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Bane Seed, Tome 1 : Guerre ou paix ?, Fanny André



QUEL LIVRE ? Bane Seed est une Banshee aguerrie, pourfendeuse d'hommes infidèles, violeurs et meurtriers. Elle adore son job et le pratique avec zèle. Un peu trop, peut-être. Suite à une erreur commise, elle écope d'une mise à l'épreuve et se retrouve affectée au Conseil, une organisation chargée du maintien de l'ordre parmi les peuples faes. Non seulement elle doit régler un conflit entre deux clans du Petit Peuple, mais comble de malchance, on lui adjoint l'Incube Dorian Murray pour coéquipier.

Non mais : un Incube ! Autrement dit, tout ce qu'elle déteste.

Entre eux les étincelles fusent – au sens littéral ! – et quand leur mission s'avère bien plus compliquée que ce qu'ils envisageaient, on frôle le carnage !

Guerre ou paix ? Tout repose sur ce duo détonant.


CE QUE J’EN AI PENSÉ :

Bane est une Banshee pourfendeuse, elle aime punir les vilains hommes quoi.

Sauf que suite à une erreur de jugement de sa part, elle se retrouve mise à l’épreuve par ses supérieures. Du coup, elle va devoir faire équipe avec un autre collègue. La première rencontre de Bane et de Dorian Murray, le fameux incube est presque explosive. Les deux protagonistes se chamaillent pas mal, j’ai plutôt l’impression d’une franche camaderie plutôt que l’attraction sexuelle qu’on a voulu nous décrire dans la quatrième de couverture (pour appâter le chaland !). Bane est plutôt du genre grande gueule, pour vous faire une idée. Dorian, c’est le dragueur invétéré. Ils doivent tous les deux éviter une guerre clanique entre les Leprechauns et les Brownies, mais plus faciles à dire qu’à faire. Ils mènent alors l’enquête ! On pourrait parfois s’embrouiller l’esprit avec toutes ces créatures du Petit peuple.


Au niveau de l’écriture, je l’ai trouvée un peu lourde et étoffé au début de la lecture : trop d’informations/descriptions dès les premières pages, cela m’a légèrement embrouillée.

En effet, il y a pas mal de références à la culture populaire (peut-être un peu trop), si vous êtes perdus par certaines expressions, certaines références, c’est normal ! J’ai adoré, le petit clin d’œil à Anita Blake en revanche ! Et oui, Bane est lectrice assidue d’urban fantasy, un peu comme nous toutes quoi ! Par ailleurs, le livre se veut plutôt piquant, avec des vannes et réflexions à tout va,... mais, il ne parvient pas vraiment à me faire rire.


Enfin, j’ai trouvé dommage qu’on n’apprenne pas d’où viennent les banshees par exemple, et les autres créatures. Ma lecture n’a pas été désagréable au final. Ce premier tome est avant tout une mise en bouche. A suivre.



POUR VOUS ALLÉCHER : Un fracas de verre brisé me réveilla en sursaut. L’éventuelle bonne humeur avec laquelle j’espérais commencer cette journée s’évapora… Qui essayais-je de tromper ? Je n’étais jamais disposée à sourire de bon matin. Il ne manquerait plus que ça ! Et puis, qui l’était vraiment après tout ? Les simplets à la rigueur, ou des gens peu recommandables aux limites de l’internement. Quelles qu’elles soient, je me méfiais des personnes qui se disaient « du matin ».

— Pardon ! cria une voix du rez-de-chaussée. Je rachèterai une tasse !

— Eh merde ! soupirai-je.

C’était ma voisine, celle-là même que je pensais avoir virée la veille. Mais Morgane, comme la poussière, s’incrustait en douce. Elle se planquait sous le tapis et, bonus inutile, vidait vos bouteilles et détruisait votre vaisselle.

Un « bong » résonna contre ma porte et je me redressai, définitivement en rogne. Morgane passa sa tête rousse par l’entrebâillement en affichant un air angélique.

— Quoi ? crachai-je aimablement.

— Bane, t’as pas un rendez-vous au Conseil à treize heures ?

— Eh merde !


*****


Une Banshee se devait de ne porter que du blanc ; plus précisément des jupes ou robes. Tant pis si c’était l’uniforme le plus salissant jamais imaginé de toute l’histoire, ou si cela me donnait un air de hippie humaine prête à folâtrer dans les champs et à fumer du blé – voir plus si affinités.

J’enfilai une petite robe, bête noire de ma direction : le côté immaculé associé à un léger décolleté et à une longueur très mini hérissait un tantinet mes supérieures. Elle ne convenait pas à une Banshee, selon mes chefs. Elles cherchaient donc à me l’interdire, sans succès pour le moment : elle restait malgré tout de la bonne couleur et mon pacte ne spécifiait rien de plus. On pouvait me forcer à obéir, mais pas à le faire bien !

Fin prête, je me détaillai rapidement dans le miroir : ma robe me parut irrévérencieuse au possible et, avec mon teint presque diaphane de Banshee et ma chevelure incolore, je ressemblais à un triste tableau monochrome. Une personne un peu mesquine – ou suicidaire – aurait pu me traiter d’albinos et ce ne sont pas mes yeux carmin qui l’auraient détrompée.

Sans y penser, mue par l’habitude, je modifiai subtilement le tout, rendant ma peau plus rosée et mes cheveux d’un blond scandinave très pâle, moins choquant qu’un blanc pur. En même temps, la couleur de mes iris migra vers un bleu légèrement délavé. En bref, n’importe qui m’aurait confondue avec une Suédoise.


*****

Malgré tout, la téléportation restait mon péché mignon : quand on possède une télécommande, qui se lève encore pour changer de chaîne ?

*****

— Oui. Je réfléchis, annonça ce dernier dans mon oreille.

Le genre Jiminy Cricket qui aurait descendu quelques octaves dans le grave et qui aurait tourné dragueur au passage.

— Tu as une vraie voix de téléphone rose, remarquai-je, regrettant la réplique à peine prononcée.

— Bane, coquine, on bosse là ! J’ai une idée, mais ça ne va pas te plaire...

— Dis toujours ?

— « La compagnie Bane Airlines vous souhaite un agréable voyage... »

J’ouvris des yeux ronds.

— Non ! Même pas en rêve ! Je ne vais pas voler jusqu’en haut avec lui, Dorian ! Il pèse sûrement cent kilos, râlai-je.

— Hé ! Pas du tout, j’ai été très peu nourri ici, quatre-vingt-dix, tout au plus, se défendit O’Callahan.

Je le dévisageai, me demandant s’il était sérieux.

— Ouais, une paille, quoi !

APPRÉCIATION : 3,5/5


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