Trilogie Leçons d'Amour de Suzanne Enoch
TOME 1 : La Dame à l'Eventail
Lady Georgiana Halley et ses amies sont formelles : les hommes modernes ne savent plus courtiser les dames et auraient bien besoin de leçons d'amour courtois. Aussi Georgie décide-t-elle de s'attaquer au pire de tous : lord Dare, une vraie canaille. Elle le connaît bien puisque, six ans plus tôt, il a volé sa virginité pour gagner un pari. L'heure de la revanche a donc sonné ! Lorsqu'il sera transi d'amour, elle le chassera sans remords. Le cœur brisé, il comprendra enfin qu'on ne joue pas impunément avec le cœur des femmes. Un plan ambitieux qui laisse peu de place à l'imprévu... et aux débordements de la passion.
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
J'aime beaucoup les différents romans que j'ai pu lire de Suzanne Enoch. Ici, l'intrigue est plutôt revue : une jeune femme bien sous tous rapports décide de corriger un lord, mais le piège se referme sur elle et elle en tombe amoureuse ! Georgina et Tristan se connaissent déjà, (même intimement) s'apprécient déjà même s'ils se lancent des piques ! Du coup, les dialogues étaient amusants et le couple fonctionne plutôt bien. A côté, les personnages secondaires sont aussi agréables et certaines scènes sont fraîches et bien écrites. De quoi passer un bon après-midi lecture !
POUR VOUS ALLÉCHER :
Chapitre 1
« Au picotement de mes pouces,
Je sens que cela va mal tourner.
Macbeth, acte IV, scène 1
Lady Georgiana Halley regarda Dare entrer dans la salle de bal et fut étonnée de ne pas voir fumer les semelles de ses bottes alors qu’il était déjà si bien engagé sur le chemin de l’enfer. Toute sa personne, sombre et diaboliquement séduisante, semblait bouillonner d’impatience tandis qu’il se dirigeait vers les salles de jeu, à tel point que lorsque Elinor Blythem lui tourna délibérément le dos, il ne le remarqua même pas.
— Je hais cet homme, murmura Georgiana. »
***** « 13
Note de l’auteurIl n’y aura pas de chapitre treize. Selon moi, Tristan et Georgiana ont déjà tant à faire qu’il serait malvenu d’ajouter un nombre porte-malheur à leurs péripéties. »
TOME 2 : La Dame au Charme Discret
Evelyne Ruddick s'est mis en tête d'accomplir une oeuvre utile et a jeté son dévolu sur l'orphelinat du Coeur de l'Espoir. Malheureusement, le marquis de Saint Aubyn vient d'en hériter et, en homme égoïste, il se prépare à vendre le terrain. Rien ne semble pouvoir le faire changer d'avis.... Jusqu'à ce qu'Evelyn ne découvre que son charme ne le laisse pas indifférent. En jouant la femme aussi fatale qu'inaccessible, parviendra-t-elle à le détourner de ses projets ?
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
Une lecture agréable.
Je me suis laissée portée par le couple. Saint, canaille et débauché, n'est pas déplaisant, mais j'ai du mal à croire qu'il tombe amoureux en à peine quelques jours. Idem, Evelyn est elle aussi agréable, peut-être un peu trop. Elle semble trop naïve et pleureuse. J'ai en revanche bien apprécié le rôle actif des enfants de l'orphelinat. Oui, un enlèvement, c'était inattendu !
POUR VOUS ALLÉCHER :
« Pemberly laissa tomber par terre la troisième lavallière froissée de la matinée.
— Si vous m’expliquiez le style recherché, milord, peut-être pourrais-je vous être plus utile.
Saint considéra d’un œil chagrin le reflet que lui renvoyait le miroir.
— Si je le savais, je le ferais moi-même. Je veux quelque chose de plus… terne.
— Terne ? Cherchez-vous à être mal vêtu, milord ?
— Non ! Ordinaire. Sobre. Inoffensif. Un style qui s’apparente à l’idée qu’on se fait d’un gentleman convenable.
— Ah, lâcha le valet avant de marmonner dans sa barbe.
— Que dites-vous ?
— Je… Rien, milord.
Comme Saint continuait à le fixer du regard, le valet toussota.
— Je disais simplement que si vous souhaitez paraître inoffensif, vous pourriez peut-être envoyer quelqu’un d’autre à votre place.
Son valet n’avait pas tort.
— Faites de votre mieux, Pemberly. Je ne m’attends pas à un miracle. »
*****
« Les mains plaquées contre le mur de part et d’autre de son visage, il approcha de nouveau ses lèvres des siennes. Cette fois, son baiser fut rude, impitoyable et fougueux. Un gémissement irrépressible franchit les lèvres d’Evie, et ses mains s’élevèrent spontanément pour encercler sa taille.
Mais, avant qu’elle ait pu le toucher, il interrompit leur baiser et recula.
— Vous êtes si douce, dit-il à voix basse en passant le revers de sa main sur sa bouche. Vous feriez vraiment mieux de vous tenir loin de moi. Bonsoir, Evelyn Marie.
Elle se laissa aller contre le mur, tâchant de retrouver son souffle et ses esprits et songeant que sa mère avait raison. Elle devait être devenue folle. St. Aubyn lui-même venait de lui conseiller de garder ses distances avec lui, et elle ne pouvait penser qu’à une chose, c’était qu’elle allait le revoir le lendemain. »
TOME 3 : La Dame de ses Pensées
Après avoir marié ses deux meilleures amies, Lucinda Barrett s'essaie à son tour aux « leçons d'amour ». Objectif : réformer un goujat pour en faire un vrai gentleman... et l'épouser. Son choix se porte sur lord Geoffrey, héros de guerre dont la blondeur virile ne la laisse pas indifférente. Mais comment provoquer la rencontre ? C'est alors qu'elle reçoit l'aide inattendue de Robert Carroway, ancien soldat lui aussi, qui se propose de l'escorter en société pour lui faciliter la tâche. Mutique, tourmenté, Robert lui apparaît comme l'antithèse de Geoffrey. Et pourtant, jour après jour, c'est à lui que son coeur s'ouvre...
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
Un tome agréable qui clôture cette trilogie. Non pas tant par le couple formé ici de Lucinda et de Robert mais plutôt par l'intrigue qui se voulait un peu plus originale.
Robert nous intrigue depuis le premier tome et on cherche à découvrir la raison de son sévère mutisme. C'est ce que parvient à entreprendre Lucinda Barrette. Secrètement séduit par cette jeune demoiselle, Robert parvient à surmonter ses démons intérieurs et à lui offrir son aide pour conquérir un autre gentleman. Lui se trouve inférieur et peu méritant. Même s'il est agréable, je suis d'accord avec lui ! Une jeune fille doit trouver un meilleur parti !
Lucinda est agréable, pour ma part, surtout pour la relation qu'elle entretient avec ses deux amies et son père. Sinon, je l'ai trouvé assez fade.
Le couple à l'air de fonctionner mais sans plus, je n'ai pas ressenti de palpitation en lisant ce roman-ci.
En revanche, l'intrigue était presque plus intéressante que dans le second tome. En effet, des documents militaires ont été dérobés et les soupçons se portent sur l'étrange Robert Carroway. Du coup, on a pu restituer quelques faits historiques pas inintéressants !
POUR VOUS ALLÉCHER :
« Un rival. Lui. C’était inimaginable, et pourtant… Lucinda Barrett. Il appréciait sa compagnie, mais il y avait autre chose. Il avait désespérément besoin de sa présence, de sa sérénité, de son indépendance, de l’image qu’elle avait d’elle-même – elle représentait un tel espoir aux yeux d’un homme qui en manquait depuis si longtemps.
Il savait qu’il aurait dû garder ses distances, ne fût-ce que par égard pour elle. Il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’entrapercevoir le paradis, mais de là à vouloir attirer un ange dans son monde… S’il osait faire cela, ils s’enflammeraient et se consumeraient.
Non, elle ne les voyait pas autrement que des amis, et c’était ce qu’ils resteraient – dût-il en périr. Cela ne lui serait pas trop douloureux. Il était déjà mort depuis des années. »
*****
« — Nous cherchons donc à le rendre jaloux ? Ne pensez-vous pas qu’une telle tactique soit un peu prématurée ?
— Nous ne cherchons pas à titiller sa jalousie. Nous faisons en sorte qu’il voie en vous autre chose que la secrétaire de votre père. À ses yeux, vous devez être une dame entourée d’admirateurs.
D’admirateurs. Robert se plaçait-il dans cette catégorie ? Ou bien s’agissait-il seulement d’un remerciement de sa part pour les boutures de rosiers ? Lucinda concentra son regard sur les oreilles d’Isis. Peu importaient les motivations de son compagnon. Ils avaient passé un marché, voilà tout.
— Qu’auriez-vous fait si j’avais décidé d’aller à Hyde Park plutôt que de sortir de Londres ?
— Je savais que vous ne le feriez pas.
— C’était bien présomptueux de votre part, répondit-elle en fronçant les sourcils. Comment pouviez-vous en être aussi certain ?
— Parce que vous êtes une personne attentionnée et que vous saviez que je détesterais aller à Hyde Park au beau milieu de la matinée. Mais, au cas où vous auriez malgré cela opté pour le parc, ajouta-t-il, son léger sourire resurgissant, je savais que la marquise d’Eaton, qui se trouve être la belle-sœur de lord Geoffrey, vient au parc avec son entourage tous les mardis et jeudis. C’était un plan de secours, cependant, car elle ne verra pas lord Geoffrey et la famille Newcombe avant après-demain soir.
— Vous êtes machiavélique ! Sachez néanmoins que je n’aime pas du tout Hyde Park, moi non plus. »
Au final, comme toutes les romances historiques que j'ai lu, j'ai apprécié ce côté jeunes femmes à la recherche d'un mari un peu canaille ! De plus, j'aime toujours lire les séries parce qu'on entraperçoit les couples déjà formés dans les tomes suivants et ça fait toujours plaisirs ! Travailler sur trois amies a donc été une idée judicieuse. Cette série est assez agréable mais j'ai préféré celles sur les Highlanders de la même auteure.
APPRÉCIATION GÉNÉRALE : 4/5