Plaisirs Coupables, Tome 1 : Les Trésors de Daphné, Laura Lee Gurhke
QUEL LIVRE ?
Dès qu'elle en avait l'occasion, Daphné Wade s'adonnait en secret à un plaisir indécent : contempler le duc de Tremore en train de s'activer, torse nu, au milieu de ses ouvriers, sur son chantier de fouilles. Passionné d'archéologie, le duc avait eu la chance de découvrir, sur ses terres, les vestiges d'une villa romaine. De sorte que ce qui n'était qu'un simple hobby s'était transformé en véritable frénésie : il ne vivait plus que pour ses antiquités. L'ouverture prochaine d'un musée où seraient exposées ses découvertes mobilisait toutes ses pensées. Naturellement, il n'avait pas remarqué Daphné. Pourquoi l'aurait-il fait, d'ailleurs ? Ce n'était qu'une de ses nombreuses employées. Certes, il appréciait ses compétences d'archéologue et son exceptionnel talent de restauratrice. Mais son physique n'avait vraiment rien d'attirant : cheveux châtains, corps menu, grosses lunettes... En outre, le duc ne croyait pas à l'amour.
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
J'ai été conquise par ce premier tome, à la fois frais, drôle et addictif. La trame reste assez commune : Daphné tombe amoureuse du Duc de Tremore et ne peut l'épouser de par sa condition inférieure. Sauf que bien entendu, ledit duc sait à peine qui est Daphné, et lorsqu'elle le comprend, elle se déchaîne, se libère ! Elle devient plus fougueuse et sûre d'elle. Et évidemment, cela va attirer l'attention du Duc. Lui évidemment, est plutôt arrogant et supérieur. Et bien, trouve que l'amour est inutile dans un couple, car ravageur. Vous aurez compris qu'un précédent amoureux, ses parents a priori, a biaisé son jugement. L'originalité se trouve dans le fait que les fouilles archéologiques sont le centre de cette histoire d'amour. C'est une passion qui va rapprocher nos deux héros. Daphné Wade a beaucoup voyagé et c'est en partie ce qui la rend si attrayante et intéressante. Elle décide de quitter le service du duc, mais lui a désespérément besoin d'une archéologue compétente. En dehors de ça, j'ai apprécié les touches d'humour et les joutes verbales, dont j'ai ri.
POUR VOUS ALLÉCHER :
« — Eh bien, tu vas devoir me l'expliquer, car j'ai eu l'occasion de l'observer de près au cours de ces deux journées, et je ne vois pas en quoi un jeune homme bien né ne pourrait pas la trouver charmante.
Anthony eut un rire caustique.
— Charmante ? railla-t-il. Avec son sempiternel chignon et ses vêtements informes, cette fille est aussi remarquable qu'un phasme sur une brindille ! Elle se fond tellement dans le décor que je doute qu'aucun homme la remarque jamais, à moins qu'elle ne trébuche dans ses jambes. Et encore, sans doute l'oublierait-il dès qu'elle sortirait de son champ de vision. En tout cas, c'est ainsi que je réagirais. Choquée par ces paroles, Viola se figea.
— Je n'avais pas réalisé, rétorqua-t-elle froidement, que la beauté physique d'une femme est le seul élément qui compte aux yeux d'un homme.
Par souci d'apaisement, Anthony préféra tempérer son propos.
— Ce n'est pas ainsi que je l'entendais.
— Alors comment l'entendais-tu ?
— Si tu avais observé d'un peu plus près ta protégée, tu aurais remarqué que son visage est totalement inexpressif.
On ne sait jamais ce qu'elle pense ou ce qu'elle ressent. Àmoins de lui parler antiquités romaines, elle est incapable de soutenir la moindre conversation.
En dépit du regard effaré de sa sœur, il poursuivit :
— Et quand elle parvient à sortir quelques mots, elle est incapable de les aligner sans bégayer. En vérité, j'ai du mal à la comprendre. À son arrivée ici, elle parlait tout à fait normalement, mais depuis, elle est aussi muette qu'une tombe. Tout compte fait, c'est bien la plus insignifiante créature que j'aie jamais rencontrée.
— Une insignifiante créature si indispensable à tes fouilles que tu ne peux te passer d'elle ! s'offusqua Viola. Elle doit donc avoir quelques qualités.
— Elle est intelligente, je te l'accorde, et elle excelle dans son travail. Elle peut traduire le latin, le grec, et je ne sais combien d'autres langues. Elle est une excellente restauratrice d'antiquités. De plus, elle dessine bien. Mais tous ces talents, avoue-le, ne l'aideront en rien à trouver un mari. Elle n'a pas de dot, pas de famille à part ce mystérieux baron, et pas une once de charme féminin pour compenser ses handicaps. »
*****
« — Miss Wade... protesta-t-il d'un air désolée. Peut-être pourrions-nous, vous et moi, conclure une trêve ?
En butte à son silence obstiné, il ajouta :
— Après tout, nous sommes ensemble pour au moins trois mois encore. Par conséquent...
— Deux mois, trois semaines et trois jours, corrigea-t-elle. Et non pas au moins, mais exactement. »
APPRÉCIATION : 4,5/5