Dynasties, Tome 2 : L'Etincelle sous la Glace, Ilona Andrews
QUEL LIVRE ?
Après une longue cavale, le tueur Jeff Caldwell a enfin été arrêté. Or les policiers l’interrogent en vain car l’une de ses victimes manque toujours à l’appel : Amy Madrid, une fillette de sept ans. Déterminée à lever le voile sur ce mystère, Nevada, détective professionnelle, décide de mener sa propre enquête. Car elle a le pouvoir de détecter les mensonges et d’obtenir la vérité, y compris quand on cherche à la lui cacher... Cependant, lorsqu’un client la sollicite, espérant lui confier une nouvelle mission, elle reconnaît qu’un peu d’aide serait bienvenue. Le puissant et séduisant Mad Rogan accepterait-il d’unir ses forces aux siennes ?
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
Nouvelle enquête pour Nevada, des avocats ont été froidement assassinés mystérieusement et elle prend pitié d’un veuf. Elle croise à nouveau la route de Mad Rogan. Lui aussi impliqué dans l’affaire.
Justement, cette affaire est compliquée : on comprend qu’elle est dangereuse et que plusieurs mages sont impliquées. Peut-être même ceux qui ont manipulé Adam Pierce dans le premier tome.
J’aime retrouver ce couple. Rogan est intrigant, commence à développer quelque chose pour Nevada. Elle est têtue et s’inquiète pour sa famille, veut garder son indépendance. Il y a alors des étincelles entre ces deux là. Des rapprochements aussi. On a même droit à des souvenirs de Rogan, d'où l'explication de sa psyché tourmentée.
Toujours fan de cette saga, on a les mêmes ingrédients qui ont fait la réussite du premier opus. Le soufflé est un peu retombé par contre. Mais juste d'un chouïa, ça m'arrive quand j'enchaîne les tomes d'une même série. Je ne prends peut-être pas assez le temps de savourer.
Le troisième tome s’annonce haletant et intrigant par contre.
POUR VOUS ALLÉCHER :
« Un sage a dit un jour : "L’esprit humain est le lieu où l’émotion et la raison s’affrontent en un combat permanent. Malheureusement pour notre espèce, l’émotion l’emporte toujours."
J’aimais beaucoup cette citation. Elle expliquait pourquoi, bien que raisonnablement intelligente, je me retrouvais sans cesse en train d’agir de manière vraiment stupide. Et elle sonnait bien mieux que "Nevada Baylor, l’imbécile heureuse". »
*****
« Au moment de franchir le seuil de mon bureau de l’autre côté du couloir, je crus que ma tête allait exploser. Une page d’un magazine de mariage était scotchée sur la porte en verre. Elle représentait une femme vêtue d’une robe extraordinaire façonnée à l’aide de longues plumes blanches. Quelqu’un – sans doute Arabella – avait imprimé l’un de mes selfies et découpé ma tête pour la coller par-dessus celle de la mariée. Un grand cœur dessiné au feutre rose et saupoudré de paillettes décorait la robe. À l’intérieur, quelqu’un avait écrit : N+R = AMÛR. Des petits cœurs roses flottaient tout autour de mon visage.
Excellente manière de faire bonne impression. J’aurais voulu disparaître sous terre.
De l’autre côté de la porte, j’aperçus une autre photo de mariée, décorée cette fois de symboles de dollar pailletés, qui m’attendait sur mon bureau. Sur la robe de la jeune mariée, de grosses lettres majuscules tracées de la main très sûre de Catalina épelaient : « Épouse-le. On a besoin d’argent pour l’université. »
J’allais devoir tordre le cou de mes sœurs. Il n’y avait pas d’autre solution. Aucun jury sur terre ne me condamnerait pour ça. Même en me passant d’avocat, je serais acquittée. »
*****
« Rogan se radossa sur son siège.
— C’est affreux quand on lui rappelle qu’il est humain, me dit Augustin. Il ne sait pas comment le gérer. Dis-toi un truc, Connor : un jour, tu pourrais devenir père et avoir une fillette de ce genre rien qu’à toi.
Rogan le regarda comme si quelqu’un venait de lui vider un seau d’eau glacée sur la tête.
L’occasion était trop belle.
— J’en doute, dis-je. Il ne se mariera jamais. Il restera dans sa maison pour ruminer ses pensées solitaires, pleines de cynisme et d’amertume.
— Tout ça au milieu de piles de billets de banque et de jouets high-tech, ajouta Augustin. Comme une sorte de superhéros mélancolique.
Qui l’eût cru ? Augustin avait le sens de l’humour.
— Peut-être devrions-nous investir dans un projecteur géant avec un R comme Rogan dessus…
Rogan piocha dans son portefeuille pour en sortir deux billets d’un dollar. Il fit glisser le premier vers moi et l’autre vers Augustin.
— Tenez. Ça me fend le cœur de voir des comiques sans le sou, dit-il. »
*****
« Jamais de ma vie je ne m’étais sentie si seule.
Rogan s’interposa entre moi et les autres. Je captai quelque chose dans son regard. Quoi que ce puisse être – de la fierté, de l’admiration, de l’amour ? – je m’y accrochai comme à une bouée de sauvetage. Lui comprenait. À un moment de sa vie, il s’était retrouvé dans la même posture, tandis que les gens le contemplaient avec horreur. Et il avait dû se sentir bien seul car voilà qu’à présent il se plaçait devant moi pour faire bouclier contre leur jugement.
— Tu es fantastique, me dit Connor Rogan avec un sourire. »
APPRÉCIATION : 4/5