L'Archipel, Tome 1 : Latitude, Bertrand Puard
QUEL LIVRE ?
Yann Rodin, 16 ans, est la victime d’un business très lucratif : l’échange d’identités. Moyennant quelques millions de dollars, Anton Pavlovitch, un puissant trafiquant d’armes recherché par Interpol, a acheté la tranquillité de son fils Sacha, sosie parfait de Yann. Pendant que ce dernier est enfermé sur l’Archipel pour des crimes qu’il n’a jamais commis, Sacha entre dans la peau de Yann et découvre, sur Porquerolles, les plaisirs d’une vie simple, loin de la violence et des affaires sordides de son père.
Mais bientôt la découverte de surprenantes coïncidences sème le trouble dans l’esprit du jeune Pavlovitch, jusqu’ici sans remords. Tandis que l’éruption imminente d’un volcan menace d’engloutir les prisonniers de l’Archipel, dans l’indifférence des dirigeants de ce monde…
CE QUE J'EN AI PENSÉ :
Pas du tout emballée par la couverture et le synopsis, j'ai néanmoins gagné ce roman grâce à un concours chez Casterman. Je me le lis souvent : "Ne jamais juger un livre à sa couverture" mais je ne peux pas m'en empêcher. Finalement, reçu en main propre, le livre est pas si mal et j'aime beaucoup les petits effets de reliefs qui font à la fois barreaux de prison et touches de piano (oui c'est ça les barres qui sont bizarres sur la couv).
Du coup, j'ai été embarquée par l'histoire de Yann dès le premier chapitre. On commence le livre avec des feuillets qu'il à écrit en détention. Oui, je me suis mise à la place de ce pauvre garçon et moi aussi j'aurais clamé mon innocence avec force et véhémence. C'est un énorme complot qui se trame et c'est bien pensé. L'écriture de Bertrand Puard et simple mais efficace.
Yann est emprisonné à tort, car comme vous l'aurez compris, une terrible machination est en place. Il est le sosie parfait d'un dangereux criminel russe. Suite à un procès expéditif, il est envoyé à l'Archipel, effroyable prison de haute sécurité. On ne peut y mourir et les tortures physiques et psychologiques y sont courantes. Un évènement et une rencontre inattendus vont peut-être le sortir de là.
On alterne les chapitres sur Yann avec ceux de Sacha. Lui doit se tenir au rôle du taciturne Yann, ce qui n'est pas toujours facile. Il commence à s'assagir mais des mystères planent autour de lui. Une mélodie unit les deux jeunes hommes (improbable hein?) et un journaliste trop fouineur arrive. Sacha entame alors un pèlerinage en France.
Au bout de la moitié du roman, j'ai autant été captivée par les deux personnages. Et chose effroyable et que je déteste, c'est que chaque chapitre finissait par un petit cliffhanger. Alors pauvre lecteur avide, on ne peut s'empêcher de dévorer chaque page plus vite, assoiffé et curieux.
SPOILERS EN APPROCHE :
Après cette première partie de roman, les choses s'accélèrent énormément. On ne s'attend pas par exemple à ce que Yann parvienne à s'échapper (bah oui, c'est quand même un jeune garçon chétif qui ne connait pas grand chose à la vie). Il est aidé d'une vulcanologue, parce que oui, improbable mais vrai, une île perdue au milieu de l'Antarticque sur laquelle se trouve une prison va entrer en éruption. Ca en devient haletant et passionnant !
De son côté Sacha se retrouve avec la copine de Yann et improbable aussi, il va découvrir des liens avec son passé mafieux.
Et comme je l'espérais, Sacha va vouloir résoudre ses mystères et sauver son sosie, qui lui ressemble aussi finalement par la personnalité.
Le final est plutôt retentissant et apporte autant de réponses que de questions. Quand il ne reste plus que dix pages, nous pauvres lecteurs, on se dit que rien n'est encore résolu et on est abasourdi par cette grande machination !!
J'ai beaucoup apprécié ce premier tome et j'espère prochainement dévorer la suite !
POUR VOUS ALLÉCHER :
JE M'APPELLE YANN RODIN
Ce nom est le mien, le seul et l'unique, et il le sera jusqu'à la fin de mes jours.
*****
- Tu ne veux pas assister à ton décollage pour la prison de l'Archipel ?
Ils n'avaient pas traîné pour transférer le jeune Pavlovitch dans sa nouvelle résidence. Et en mondo-vision encore.
Sacha vit pour la dernière fois Yann Rodin, l'air plus perdu que jamais, encadré par deux policiers en uniformes gris, chemises blanches, cravates noires, probablement, déjà, les gardiens de l'Archipel.
On le poussa sur la passerelle du jet frappé de la cocarde de la République française qui allait l'emmener vers son tombeau de glace.
Lorsque la silhouette de son sosie disparut dans la cabine de l'avion, une maxime revint subitement à la mémoire de Sacha.
" La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres."
On ne pouvait trouver meilleure illustration à cette sentence que les destinées mêlées de Pavlovitch et de Rodin.
APPRÉCIATION : 4,5/5